L’AFH a récemment signé une tribune en soutien à l’Ifremer. Depuis plusieurs décennies, les gouvernements successifs ont délaissé la recherche visant à produire de la connaissance non rentable au profit de l’innovation. A l’heure du changement climatique et de la crise majeure de la biodiversité, la recherche en écologie n’est pas soutenue comme elle devrait l’être. Malgré ce constat alarmant, la crainte d’un avenir bien plus sombre pousse l’AFH à appeler à ne pas porter au pouvoir un gouvernement qui ferait de la science et du savoir un ennemi, de la biodiversité et de l’environnement une contrainte négligeable et une variable d’ajustement pour le budget de l‘Etat et de l’Union Européenne. La recherche nécessite d’engager des moyens humains et financiers sans censures ni soucis de rentabilité à court terme. La science se nourrit d’universalité et d’échanges internationaux, elle fait fi des frontières pour le bien de l’humanité. L’AFH appelle tout un chacun à défendre ces valeurs lors des prochaines élections législatives.

Parce que nous sommes conscients de l’importance des Océans, de leur
biodiversité et de tous les services qu’ils rendent,

Parce que nous savons que l’Ifremer est ambassadeur des Océans,

Parce que nous connaissons l’excellence de la recherche et de
l’expertise de l’Ifremer et son rayonnement à l’international,

Parce que nous jugeons déterminante la recherche apportée par l’Ifremer
pour le suivi des socio-écosystèmes marins exploités dans un
environnement changeant,

Parce que nous sommes témoins du rôle crucial de l’expertise et de
l’appui apportés par l’Ifremer
pour la gestion des pêches,

Parce que nous avons vu que l’Ifremer a toujours su se réinventer pour
se mettre au service de la connaissance et de la société,

Nous affirmons que sans l’Ifremer, il ne peut y avoir d’espoir d’une
pêche durable, respectueuse des hommes et des écosystèmes, et
considérons qu’appauvrir l’Ifremer c’est déshériter les générations
futures,

Aussi, nous, membres de l’Association Française d’Halieutique, avons
signé la tribune de soutien à l’Ifremer.

Quels chemins pour une exploitation équitable et durable des ressources halieutiques ?

Les mers “brûlent”… la biodiversité aquatique, silencieuse aux oreilles du monde, et les pêcheurs sont à la peine ! 66% des océans subissent des pressions anthropiques alors que 15% subsistent à l’état « sauvage ». Les paysages marins évoluent. Les surconsommations des pays du Nord entravent l’accès aux ressources de ceux du Sud, renforçant les iniquités entre Nord et Sud. Des inégalités intergénérationnelles se profilent.

Malgré une certaine prise de conscience des décideurs depuis deux décennies, le « court termisme » politique prend encore trop souvent le pas sur l’élaboration de stratégies de gestion de long terme plus à même de préserver durablement la biodiversité, de réduire et prévenir les inégalités socio-économiques, et d’assurer la sécurité alimentaire des populations. Le souhait de la Commission Européenne d’établir une vision partagée de l’avenir de la pêche ouvre les voies d’un « green deal » de la mer qui ne peut toutefois s’envisager sans une meilleure compréhension des socio-écosystèmes marins et le développement d‘outils pour les préserver sur le long-terme.

Dans ce contexte, l’AFH organise un colloque scientifique pour évoquer les apports de la recherche aux enjeux de partage durable et équitable des ressources aquatiques entre acteurs, entre Nord et Sud, mais également entre générations, en évoquant notamment :

  • les effets du changement global sur la biodiversité, le fonctionnement et la structure des socio-écosystèmes, et comment ceux-ci peuvent redéfinir les critères d’équité et de justice climatique,
  • les conditions d’accès aux espaces et aux ressources halieutiques pour un partage plus équitable de la rente,
  • des modèles de socio-écosystèmes marins afin d’anticiper les transformations à venir et de proposer des indicateurs d’équité et de durabilité pertinents,
  • les études de sensibilité, d’empreintes, d’impacts, de cycle de vie, multi-critères,
  • les approches participatives pour l’élaboration et l’analyse de scénarios (co-construction),
  • la recherche-action pour devenir acteur de la transformation des pêcheries,
  • des représentations intégratives des socio-écosystèmes (« from sea to fork »),
  • le rôle social du secteur et des pêcheurs (« fishers for the future »),
  • la gestion spatiale marine (e.g. AMPs) et les conflits d’usage (pêche artisanale, EMRs),
  • la transition écologique en halieutique (décarbonation, EMRs, plastique)

Le colloque porte une attention particulière aux contributions des doctorants. Une session sera par ailleurs dédiée aux travaux concernant les rives nord et sud du bassin méditerranéen. Enfin, ce colloque sera aussi un lieu de partage art-science-société au travers de performances d’acteurs, de graphistes ou de conteurs de sciences. Les démarches art-science montrent que l’art peut remodeler les énoncés scientifiques et augmenter leur force de pénétration dans les enjeux de société. L’état de l’art prend alors tout son sens !

⚠️ Cette année, l’inscription est à réaliser via la plateforme sciencesconf.org (lien ci-dessous). Lors de votre première connexion, cliquez sur le petit bouton bleu « connexion » sous la bannière à droite puis sur « créer un compte » (ou « mot de passe oublié » si non visible) pour obtenir un identifiant et un mot de passe et enfin accéder à la page d’accueil pour soumettre un résumé.